Lorsque l’on a un besoin de financement à court terme (travaux, achat véhicule, …) et que l’on détient un contrat d’assurance-vie d’un montant supérieur à ce besoin, on peut être tenté de retirer l’argent de son assurance-vie. Une des conséquences est d’être fiscalisé sur la plus-value du retrait.
Le mécanisme de l’avance dans une assurance-vie permet d’éviter cette fiscalité. Comment cela fonctionne ? L’assureur prête de l’argent (au maximum 50 à 80% du montant du contrat) à l’épargnant qui peut ainsi financer son besoin. La somme empruntée à l’assureur n’est pas déduite de la valeur du contrat. Ainsi, contrairement à un retrait pour lequel les sommes rachetées ne produisent plus de rendement (logique), le contrat soumis à l’avance continue à générer son rendement dans sa totalité. Néanmoins, l’avance a un coût : un taux fixé par l’assureur pour les sommes empruntées.
L’objectif de notre article est donc de comparer 2 stratégies :
Ils ont chacun un contrat d’assurance-vie s’élevant à 20 000 € et souhaitent récupérer la moitié, soit 10 000 € pour financer des travaux pour leur appartement respectif. Ils estiment pouvoir rembourser cette somme dans 3 ans. Leurs contrats ont été ouvert en même temps en janvier 2018. Cependant, les allocations sont très différentes :
Contrat de Sophie (profil très défensif) :
Contrat d’Alexandre (profil offensif) :
Utilisons notre outil de simulation pour savoir laquelle des 2 stratégies (l’avance ou le retrait partiel puis le reversement) est la plus intéressante pour nos 2 épargnants. Privilégiez un ordinateur pour une meilleure visualisation de l’outil.
Ici, ils souhaitent utiliser 10 000 € chacun
Dans les exemples, nous avons fixé cette durée à 3 ans.
Pour Sophie et Alexandre, nous avons fixé ce taux à 2,50%, valeur que l’on peut retrouver actuellement sur le marché.
Nous avons donc mis 0%.
Nous avons dons également mis 0%.
5% pour Sophie et 15% pour Alexandre
Nous avons pris des cas simples : Les versements ont été faits après le 27/09/2017, le contrat a moins de 8 ans, et nous faisons l’hypothèse que Sophie et Alexandre choisissent le PFU (et non le barème progressif). Ainsi, pour Alexandre, la fiscalité en cas de retrait sera de 30% tandis que, pour Sophie, elle s’élèverait à 12,8% car les prélèvements sociaux (17,2%) sont prélevés chaque année.
Pour Sophie, s’agissant d’une allocation à 100% fonds en euros, nous fixons un rendement net de frais de gestion et net de fiscalité à 1% tandis que pour Alexandre, avec 100% d’unités de comptes, nous choisissons 3%.
Pour Sophie :
On observe que la stratégie « Retrait partiel puis reversement » est la plus intéressante ».
Pour Alexandre :
Cette fois, la stratégie de l’avance est la plus intéressante. On observe même que l’avance a fait gagner de l’argent car le rendement du contrat (3%) est supérieur au taux de l’avance (2,5%).
Au travers de ces 2 exemples, nous avons pu voir que l’on choisira l’une ou l’autre stratégie en fonction de la situation du contrat (plus-value latente, fiscalité, taux de l’avance…).
Un autre élément est à avoir en tête pour les personnes de plus de 70 ans (ou proche de 70 ans) cherchant à alléger la fiscalité de la transmission de leur patrimoine en utilisant l’article 990 I du CGI (les sommes versées avant 70 ans sur une assurance-vie bénéficient d’un abattement de 152 500 € par bénéficiaire). Si les versements ont été faits avant 70 ans, ces épargnants auront intérêt à privilégier l’avance au retrait partiel pour ne pas reverser les sommes après 70 ans.